Bd du mois #3: Pocahontas, Princesse du Nouveau Monde

Posté dans : Non classé 0
Couverture_Pocahontas, Princesse du Nouveau Monde

On connaît l’histoire de Pocahontas. Une jeune indienne qui défend un anglais face à sa tribu, et qui tente de maintenir la paix entre ces deux peuples. La fin est joyeuse ou triste, selon la version choisie: Disney ou Histoire de la colonisation d’Amérique du Nord?

C’est en faisant un tour à La Fnac que j’ai trouvé cette bande dessinée, il y a… très très longtemps, j’étais étudiante. S’il n’y avait eu que le titre, je ne sais pas si j’aurais pris la peine de l’ouvrir. J’avais vu le dessin animé, découvert la vérité, m’étais renseignée sur Wikipédia, pour moi le sujet était clos. Mais la couverture est spéciale.

Ça bouge, il y a du vent, de la tempête, et une femme se tient calme devant une véritable tornade. Du mobilier occidental se mélange à des objets amérindiens, de la végétation. Tout semble être balayé, tandis que Pocahontas reste immobile et sereine, habillée à la mode anglaise. Tout de suite, ça intrigue.

J’ouvre la bande dessinée et je vois du blanc, du noir et du jaune. Des traits qui dépassent, des coups de crayons et des ombres en ratures, j’aime ce style. L’idée qu’une multitude de couleur n’est pas nécessaire pour s’exprimer est une idée à laquelle j’ai toujours adhérée. Tout semble beaucoup plus honnête et direct, on ne peut pas passer à côté de ce que le dessin veut nous dire. Le noir profond sublime les blancs éclatants, et le jaune les complète parfaitement.

Outre les magnifiques contrastes de ses illustrations, cette œuvre se démarque également par ce qu’elle fait vivre à Pocahontas. Nous la suivons de son adolescence jusqu’à sa mort. Totalement incluse dans sa tribu, elle sera peu à peu moquée, insultée, harcelée puis bannie par son peuple. Personne ne comprend pourquoi elle veut sauver John Smith et mieux comprendre les Anglais. Elle devient une traîtresse et « la putain des Blancs » ( terme utilisé dans la bande dessinée ). Il n’y aura personne pour reconnaître ses talents diplomatiques, et elle en subira de lourdes conséquences.

Oubliez la jeune femme qui empêche une guerre meurtrière et permet à chacun.e de rentrer chez soi en paix.  Elle arrivera trop tard et n’existant plus pour les siens, s’efforcera à devenir chrétienne pour survivre. Rien ne la sauvera de son histoire tragique, mais vous aurez l’opportunité de la vivre avec elle car elle vivra et grandira malgré tout.

J’ai profondément aimé cette bande dessinée de Loïc Locatelli-Kournwsky, et je la relis encore pour en tirer des leçons importantes sur les contrastes et la composition. Le petit détail en plus est que la relation entre Pocahontas et John Smith est gardée purement amicale, ce qui m’a rassurée. Quand on connaît leur différence d’âge, l’idée d’un amour entre eux me met très mal à l’aise.

Voir d’autres articles: mes actualités